mardi 8 juin 2010

Paris dernière ?

Aujourd'hui, sans le vouloir, j'ai eu l'occasion de tester ma résolution pour être abstinent d'alcool.

J'avais rendez-vous avec une amie. Par le passé, j'ai eu l'occasion de boire avec cette amie. Nous buvions abondamment, sans complexes. Longtemps, le plus souvent. Entre le financier et la prof de fac, nous avions souvent besoin de lâcher la pression. Loin des époux et épouses. Et ce qui est certain, c’est que systématiquement, nous étions bourrés à la fin de chaque soirée.

Cette amie est au courant de ma volonté d’arrêter. Elle écoute, respecte, elle est là simplement, et c’est tout ce que je lui demande.

On se parle souvent de bêtises : la mode, les ragots à Paris. Parfois, dans la conversation, il y a quelques gravités qui interviennent, pas plus, nous savons parler des choses sérieuses avec légèreté et des choses légères avec le plus grand des sérieux.

Nous nous donnions rendez-vous dans un lieu dans lequel j’avais l’habitude de boire, dans une zone de Paris dans laquelle j’avais l’habitude de festoyer encore et toujours.

Elle était 10 minutes en retard. Je me suis assis en attendant. J’ai commandé un café allongé. J’aime le café allongé parce que fumeur, je le savoure en deux cigarettes. Nous avons parlé longtemps, bavardé comme si de rien était.

Elle a stoppé la conversation, délicatement, m’a demandé : « ça va ? » Ce fut le seul moment dans lequel nous avons évoqué mon combat. Puis nous avons repris. Nous avons marché, marché longtemps, nous sommes assis de nouveau.

Pour la première fois depuis trop longtemps, je me suis déplacé à jeun dans cette zone de Paris. Je voyais souvent des bières qui défilaient à la terrasse des cafés. Trois fois. Trois fois, je m’en souvient quelques heures après encore, j’ai senti l’envie monter, me disant : une bière, puis deux, puis dix, puis vingt, puis trois heures du matin, puis la fête, puis la grande folie habituelle.

Mais je me suis dit : « c’est possible, mais si tu fais ça, demain, tu te retrouve au même point. Tu n’auras pas avancé d’un pouce. Tout ça tu connais, tu te prive de connaitre tout le reste, sans alcool » Et finalement, à la place, j’ai montré à mon amie des coins de Paris qu’elle ne connaissait pas et que j’aimais. Nous avons parlé littérature et de notre éternel projet littéraire en commun, qu’à chaque fois l’alcool nous fait remettre au lendemain. Pour l’anecdote, nous avons même un peu avancé sur le projet.

Mais la chose fondamentale n’est pas là. Je suis rentré chez moi à jeun. Lors de cette longue promenade, j’ai pu répondre à tous les appels de ma femme, afin, enfin de pouvoir la rassurer et non de lui parler saoul en lui mentant - de manière éhontée et non crédible - à chaque fois que je lui disais que j’allais revenir dans l’heure. J’ai passé un bon moment avec mon amie, je suis rentré chez moi, tout va bien...

... et je suis là pour vous écrire.


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