dimanche 30 mai 2010

Pas de troisième mi temps...

ait capital du week-end : Clermont est devenu champion de France de rugby. Ce qui est déjà un bon point. Toutefois, je ne vais pas jouer au grand amateur d'actus sportives. A dire vrai, je m'en fiche pas mal. Mais mes racines profondément auvergnates me rappellent à une indiscible satisfaction lorsque j'ai vu ce soir aux informations, le bouclier de Brennus sur la place Jaude. Au moins, les vendeurs de bière à Clermont auront fait un petit bonus de CA, et pour tous les ouvriers qui sont en train de se faire licencier là bas, ce sera toujours un moins mauvais week-end à passer.
En ce qui me concerne, pas de picolage ce week-end. Samedi, pas envie. Dimanche, avec les enfants, donc envie ou pas, ce fut hors de question aujourd'hui.

Le danger, c'est demain. Seul, maitrisant complètement mon emploi du temps professionnel, je peux boire comme je veux quand je veux en journée, du lundi au vendredi.

Alors je m'y suis préparé aujourd'hui. D'abbord, travailler sur quelque chose de bien précis que mon ami R... m'a proposé de faire. Ensuite, tenir jusqu'à l'arrivée des enfants. En principe, après, sauvé jusqu'au dodo.

Au passage, remarque importante : merci à celles et ceux qui lisent ce blog. Vous n'êtes pas si nombreux, mais ceux qui le lisent s'investissent et sont toujours là pour me montrer qu'ils aiment. Donc merci à vous tous.


Mon passage biblique du jour : "Je la conduirai au désert et je parlerai à son coeur" Osée 2,16 - L'histoire de Dieu qui donne tout à quelqun, peu importe qui, ce peut être tout un chacun. Ce quelqun jouissait de tout cela plus ou moins n'importe comment. Alors Dieu s'ennerve, conduit ladite pecheresse au désert des ennuis, la menace de lui faire tout perdre, et engage un dialogue coeur à coeur pour qu'enfin, elle ne perde rien, mais puisse jouir de tout ces dons autrement, et autrement mieux. En somme, l'histoire de nombreux alcooliques qui ont eu de la chance dans leur vie en somme... Et sans être alcoolique, on est tous un peu concerné... c'est pourquoi je vous invite à vous reporter à Osée, et méditer ce livre de l'ancien testament.
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samedi 29 mai 2010


Lorsque les souvenirs sont trop bons...

« Voilà l’été, j’aperçois le soleil… » J’ai souvent en tête ce refrain chanté par Helno, leader des Negresses vertes. On pensait tous qu’il était "seulement" alcoolique. Mais le 22 janvier 1993, il meurt d’une overdose. Il partira comme, Gary Coleman (Arnold, d’Arnold et Willy) et non comme Gainsbourg alors qu’on aurait tous parié sur le Ricard.

Un jour en soirée, le très sympathique Manu Dibango nous expliquait doctement la chose suivante : « tu vois, à chaque saison, tu as une énergie différente. Il y a la pèche que tu as en hiver, qui est différente de celle du printemps, différente de celle de l’été, etc. » Et j’ai toujours trouvé que le sâge saxophoniste avait raison.
Pour les alcooliques, c’est pareil. Jusque dans leur rapport à l’alcool. En tous les cas, en ce qui me concerne, mes envies, si elles sont les mêmes en quantités, varient qualitativement selon la saison. En été, ce sont d’autres sensations qui reviennent.

Par exemple, lorsque je sort du bureau en été, tout reste accueillant. Alors même que l’hiver, l’envie d’aller bien au chaud, chez soi ou avec des amis, devient une urgence, en été, après le travail : tout reste open. Et là, de contempler ces terrasses en rêvant d’une bière fraiche, d’appeler quelques amis, sentir le parfum des femmes qui après une journée un peu chaude, exhalent toute leur coquetterie. L’été, c’est aussi la saison des cuites qui commencent à l’apéritif, et qui sont interrompues par un bon diner léger : une salade, une pizza, en terrasse, avec des rires et des amis.
Pour moi, l’alcool en été, c’est aussi :

  • La promesse, un jour, avec mes deux futurs associés de créer la société qui nous nourrit encore
  • Une valse improvisée sous la tour Eiffel scintillante avec une petite amie d’alors, sous le regard bienveillant de la Police
  • Mes premières amours estivales
  • La contemplation d'une dizaine de manequins de l'agence Elite un soir au Jimmie's à Monaco
  • Regarder le soleil se coucher sur le désert qui entoure Vegas
  • La promesse (complètement aviné ce jour là), d'intégrer la grande école de mes rèves (je m'acquiterrai par la suite de cette promesse)
  • La rencontre décisive avec ma femme, un soir de juin

Alors difficile pour moi de détester mes cuites estivales…
C'est pourquoi en été, le défi ne va pas consister à ce dire que tout ça c’est désagréable. Ce serait se mentir à soi même. J’ai tellement de bons souvenirs de cuites estivales. De plus, paradoxallement :
  • ces cuites estivales sont souvent associées à des éléments déterminants et positifs de ma vie. Plus paradoxalement encore, elles m'ont rapprochées d'une vie de père de famille et de professionel à responsabilité.
  • et donc de fait... m'ont éloignées d'une vie à la Helno ou Coleman... De toute les manières, je n'avais pas leur talent. Et si ça avait été le cas, aurais-je eu le courage de devenir saltimbanque... ?

Alors parfois, je me demande tout de même si l'alcool, c'est un peu le reste de liberté que je veux conserver ? Un peu de bohème sans les affres de la création ?
Mais il est clair que ce qui rend beaucoup plus démarche qui consiste à arrêter, l'été notamment, c'est que l'alcool a souvent été à l'origine, ou présent dans des moments clés et déterminants, positifs et constructifs de ma vie.
A la limite, en hiver, ce serait plus facile. Mon alcool en hiver est moins agréable à vivre... Enfermé dans une odeur de cigarette, plus fatigué, au coeur de l'année professionnelle et de ses contraintes, etc. L'hiver, ce fut aussi les sales moments de bagarres alors que j'étais complètement cuit. L'hiver aussi, ce fut en général le moment, ou là, la Police n'a pas eu, à raison, ce regard bienveillant comme sous la tour Eiffel (cf. supra) lorsque je commençais à mettre un foin pas possible avec mes compagnons improvisés de beuverie.
Mais en ce moment, c'est l'été, c'est comme ça. Et je crois qu'il serait dangereux d'attendre l'hiver pour arrêter. Adolescent, je me demandais si ma vie allait ressembler à une bodega, ou à la famille de Boule et Bill. Les deux m'attiraient. Et si je n'avais pas été alcoolique, j'aurai pu vivre un peu des deux. Mais étant père de famille, ce sera Boule et Bill. Et nonobstant la nostalgie de la Dolce Vita. Plus le choix désormais.

Et comme disait Jean-Claude Killy avant sa médaille d’or en 1968 aux JO d’hiver de Grenoble : "c’est la victoire ou l’hopital". Alors à la limite, ais-je vraiment le choix ?
En tout les cas, je n'ai rien bu aujourd'hui. En principe, demain ça ira puisque les devoirs de la paternité font qu'une journée avec les enfants m'empèche de fait de boire. Le danger, ce sera lundi.

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jeudi 27 mai 2010


Les origines du mal : partie 2, une classique première cuite.


Nous voilà projeté dans les années lycée (pour la partie I, les origines du mal, cf. ici). Dans mon lycée, qui n'est ni le meilleur, ni le moins bon, l'alcool n'est pas un sujet omniprésent. Ce serait plutôt le canabis, mais je n'ai jamais été, aujourd'hui encore, attiré par cette authentique drogue sournoise et dangereuse. Par ailleurs, mes goûts me portent plutôt sur le rock, le heavy metal et à l'époque, les rôles étaient encore bien définis : la drogue du rock n'était pas le canabis mais plutôt la bière. Le cannabis étant considéré comme une drogue pour amateurs dégénérés de reggae. Et d'ailleurs, bon nombre de mes amis, sans être skynhead, avaient plutôt tendance à s'habiller en jean, chemise et dock marteens dix trous. Pour ceux à qui ça veut dire quelque chose... suivez mon regard.

Après avoir redoublé ma troisième, je me décide à travailler un peu plus pour atteindre une petite moyenne qui me confèrera la tranquilité.
Au lycée, plein d'amis. Non, je ne suis pas celui qui vit dans son coin, pas de problèmes particuliers, même pas. Mon petit groupe d'amis : tous enfants de la classe moyenne, plus ou moins destinés à faire mieux que la génération précédente. Familles sérieuses, souvent fonctionnaires nommés ici, pas de problèmes particulier.
Parmi mes meilleurs amis, un fils de militaire et un camarade issu d'un lycée militaire.
Ce qui me frappe à l'époque, c'est que chez eux, l'alcool s'approche à la limite d'une pratique religieuse. Les blagues sur l'alcool, les évocations de l'alcool sont omniprésentes. Je suis encore bien loin de tout ça.
Mon anniversaire des dix huit ans approche, et après d'âpres et délicates négociations, j'empoche l'accord parental pour aller fêter ça en boîte de nuit. C'est mon ami fils de militaire ainsi que son grand frère qui s'occupent de tout...
Le grand soir arrive. Jusqu'ici, mes performances en terme de consommation se limitaient à deux ou trois bières d'affilé. Là, tous les regards se portaient sur moi, et j'avais bien compris que ma cuite, il faudrait bien que je la prenne.

Après avoir fait rentrer sous le coude une bouteille de vodka (pour le budget et pour l'aventure...), nous ne dansâmes pas une minute et pendant une heure et demi, mon verre comme par magie ne s'est jamais désempli. Evidemment, je tiens le coup, mais sans m'en apercevoir, je tombe brutalement à la limite du coma éthylique. Je me retrouve emporté par deux videurs qui me lâchent sur le parking de la boîte. Ici, nous ne sommes pas à Paris mais dans le monde rural, les moeurs sont un peu musclées.

Je me retrouve en plein hiver dans une boîte de nuit de montagne, sur le parking, j'entends vaguement d'autres ères vomir tout ce qu'ils ont dans un fossé ou entre deux voitures. Là, je suis mal, aucun plaisir. Une amie passe me demander comment ça va (chez, nous, tout le monde se connaissait), je suis tellement mal et n'ai tellement pas l'habitude d'être saoul, que je l'a rabroue avec tous les nom d'oiseaux. Comportement injuste. L'alcool, depuis lors, m'aura toujours rendu injuste.
Le grand frère d'un de mes amis sort. Il me confie les clés de la voiture. Je pourrai y rester dormir, ou à tout le moins, regarder le plafond de la petite Peugeot, danser devant mes yeux.
Le retour à la maison se fait sans encombres. Ma mère attendait. J'ai du prendre une valse paternelle je suppose. Mais là, mes souvenirs sont plus confus.

Ce fut ma première cuite. Même après des années d'alcool, j'en ais encore un souvenir cuisant.

La prochaine fois, troisième partie : comment les futures élites françaises sont nourries à l'alcool en prépa et grandes écoles... comment je suis donc tombé dans le piège.

mercredi 26 mai 2010

Et l'épouse dans tout ça ?

Je ne rentrerai pas dans les détails, mais rechute. Toute la journée, toute la nuit. Ma vie n'est plus que ça en ce moment. Pourtant, jamai aussi près de trouver une solution, je le sens, mais rechute tout de même. Je n'en fais plus une maladie, puisque de toute façon, ça me conduirtait à une autre rechute. Mais tout de même, en discutant avec mon épouse à l'instant, j'en arrivais à cette conclusion :

"Le problème vient d'ici, la solution vient d'ici."

Je suis vraiment bien entouré. Mais je commence à comprendre que ma femme ne pourra pas toujours rester en spectatrice. Une partie de la solution vient d'elle aussi.

Toutefois, je ne suis pas à l'aise sur la thématique des alcooliques et du rôle que doivent tenir leur proches. Je suis vraiment intéressé par vos éventuelles interventions.

Par ailleurs, deux choses me viennent à l'esprit :
  • il est temps de prendre conscience du mal que j'inflige à ma femme et mes enfants. Le simple fait de prendre conscience de celà peut, je pense (car étant doué d'une conscience) améliorer les choses et me motiver pour changer
  • Mais tout aussi grave : pour des questions religieuses, d'éducation, etc : la valeur mariage est vraiment importante dans mon couple. A ce jour, se quitter n'est pas une option sérieuse, toutefois, je m'apperçois qu'en fait, je profite de ça. Je profite du fait que je ne vie pas pour l'instant sur une réalleme menace d'être quitté. Ce qui rend mon comportement encore plus immoral.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui
Mon psaume du jour, suggéré par mon ami R : "Mais tu aimes la vérité au fond de l'être, dans le secret tu m'enseignes la sagesse" (Ps : 51, (50), versets 8,9". Par là, R... m'invite à affiner la conscience de mon problème.


mardi 25 mai 2010

Du management appliqué à mon ivrognerie

A l'exception de ces deux dernières années pendant lesquelles, j'ai travaillé seul sur des missions, j'ai toujours en l'opportunité d'avoir à manager des équipes pendant ma vie professionnelle. Je me suis toujours correctement acquité de cette tâche, et pourtant, je n'ai jamais pensé à appliquer certaines petites choses à moi même. Alors qu'elles fonctionnaient dans mon management.

Ce matin, déterminé et plein d'espoir, je commençais en tournant dans mon lit à "faire des to do list", c'est à dire des listes de choses à faire, comme un programme quelque soit la journée...

Mais je me rappelais vite de quelque chose : si je me lance dans 10.000 choses à faire chaque jour, selon un programme rigide, je tiendrai deux jours, j'abandonnerai ensuite, et je ne me pardonnerai pas l'échec.

Alors, je me rappelais soudain la méthode que j'employais avec de nouvelles équipes, ou des équipes en difficultés.

Ma technique était la suivante, et elle a toujours fonctionné :
  • je commençais par leur imposer un objectif quotidien trés simple, impossible de ne pas y arriver.
  • Dés lors, ils pouvaient constater qu'ils arrivaient au moins à quelque chose tous les jours. A tel point que j'ai toujours constaté que lorsque la confiance en soit est minée, on s'applique avec le plus grand sérieux à échouer.
  • peu à peu, selon le niveau de l'équipe, je rajoutais un objectif, un tout petit peu plus complexe à réaliser, mais un tout petit peu seulement. Evidement, ils y arrivaient, des habitudes s'installaient. Mais surtout, ils réapprenaient le succés.
  • Leur satisfaction de réaliser des choses régulières qu'ils réussissaient, leur donnait confiance en eux, les rendaient plus gourmand en bonnes choses à réaliser
  • puis peu à peu, j'assortissais les journées de mes équipes de nouveaux objectifs quotidiens dont la difficulté allait croissante
  • A la fin, ils retournaient dans une configuration de travail, normale. Puisqu'ayant reparcouru en accéléré un réapprentissage de leur travail, de la vie en entreprise, et de leur vie en tant que collaborateur.

Le secret de cettte méthode ? C'est simple :

  • se donner d'abord des choses inratables
  • y aller progressivement avec une difficulté croissante
  • ... et cette conviction de ma part : l'ego se (re)construit au fil des obstacles franchis

L'avantage, ne pas avoir à regretter un quelconque échec dans les deux jours. Et je le sais, l'échec se traduit dans ma langue par cuite.

Voilà. Il me reste à faire une petite liste selon cette méthode.

Et par ailleurs, mettre en place une autre méthode que ma conseillé mon ami R... Pour l'instant, je ne vous en parle pas, parce que je ne l'ai pas éprouvée moi-même, et parce qu'il est difficile de faire le tour de la question par écrit. J'ai le sentiment que cette méthode se transmet essentiellement de bouche à oreille, car il ne faut pas rater son coup.

Donc, plein d'espoir, et pour le coup, je suis persuadé que ça marche.

En ce qui concerne l'envie de boire ce matin : égale à zéro. Tant mieux, ça commence bien



Des questions, des remarques : abstinenceparis@gmail.com



lundi 24 mai 2010

Etre seul ou ne pas l'être ?

Voilà, tout le monde est revenu.

Femme, enfants, tous gorgés de soleil et d'un week-end à la maison de campagne, au bord de la piscine et le soir attablés autours d'un bon repas. Bref, comme on en voit dans un Figaro madame.


Les voilà donc en forme, sympathiques, formidables, comme d'habitude.
Mais... ça y est ça recommence. J'ai fait diner les enfants, baigner, habiller, coucher. Me suis entretenu des nouvelles règlementaires avec ma femme, sur la famille, les derniers ragots, etc.
J'ai un peu tenter de parler, mais je connais le système, ça ne fonctionne pas.
Donc tant qu'à faire, je vous parle à vous !
C'est toujours comme ça : quand on est seul, on est tenté. Quand on est plus seul, on a 1.000 raisons de se dire que ras le bol, déjà envie de picoler.
Mais quoi qu'il arrive, il faut bien savoir que : seul ou pas seul, il y a toujours 1000 et une raison d'avoir envie. L'important, c'est de ne pas lâcher.


C'est reparti pour un tour...




dimanche 23 mai 2010

Tirer des leçons...


"Quand le vin est tiré il faut le boire", j'ajoute : "lorsqu'il a été bu, des leçons doivent être tirées".

Evidemment, il ne faut pas se cacher la vérité. J'ai échoué, c'est un fait indubitable. Pour autant, tout est-il perdu ? Je ne le crois pas. Alors, se lamenter est inutile, et cela ne me ressemble pas. Arrêtons-nous plutôt un moment pour prendre du recul et tirer les bonnes leçons.

Quelles leçons tirer de cette chute ?
  • Plus d'humilité face à mon alcoolo-dépendance : la prochaine fois, s'entourer. Ce défi n'a pas été effectué au bon moment. Trot tôt.
  • Ne pas en rajouter. Par orgueil, peut être, j'ai tenté de me mettre finalement, dans les conditions idéales pour rechuter.
  • Je n'ai pas, au moment de craquer, assez repensé à tout le mal que l'alcool m'a fait. A chaque "craving" (moment intense d'envie), c'est toujours la même chose, les souvenirs des pires moments avec l'alcool s'estompent et rendent la mémoire trop courte.

Concrêtement, que faire la prochaine fois ?

  • Ne pas rester seul
  • Prévoir des activités, afin de ne pas être obsedé par l'envie de consommer
  • et si l'envie est trop forte, appeler un de ces numéros qui aide, celui des AA notamment. N'allant plus aux réunions, je n'ai plus vraiment d'interlocuteur à qui parler en cas de craving.

Par ailleurs, comment ais-je vécu cette rechute :

  • Hélas, même après huit ans, j'ai toujours un rapport aussi agréable avec l'ivresse. L'alcool me fait encore un effet d'ivresse agréable
  • Hélas, encore et encore, je dois en venir à la conclusion qu'après le premier verre, je ne m'arrête plus, à moins de tomber ou d'être franchement malade. Je le sais, et je dois savoir que ça sera comme ça, toujours comme ça. Comme disent les AA, la seule chose à éviter, c'est le premier verre.
  • Hélas, je vis encore mes moments d'ivresse, comme un libération vis-à-vis d'un quotidien qui comme tout le monde m'enchaine complètement. Ma différence avec ceux qui n'ont pas de problèmes d'alcool ? Je suis apparement incapable d'admettre le fait que ce quotidien, c'est bel et bien rester enchainé à toute heure.
  • Hélas, mon seul réflexe lorsque je veux passer un moment agréable, est le suivant, je me dis : "buvons et buvons encore". Pour l'instant, je n'ai pas trouvé d'alternative, et d'ailleurs, il n'est pas évident que j'en trouve une même à moyen terme. Toutefois, je sais que je dois arrêter et vite, quitte à accepter cette morosité.

Voilà.

J'essaie d'être objectif et d'avoir du bon sens dans mes résolutions.

Aujourd'hui, je n'ai même pas souffert de gueule de bois. J'ai eu envie de recommencer, mais je ne l'ai pas fait. J'ai donc une nouvelle fois, ma première 24h.



Un bilan du week-end catastrophique.


Je vous rappelle les faits, le défi était le suivant :


  • rester chez moi, seul sans femme et enfants

  • mettre 80€ en cash bien en vue sur la table du salon

  • résister, ne pas aller acheter à boire

Bilan du week end :


De vendredi 17h30 à samedi 19h, j'ai consommé en tout : une bouteille de whysky + une bouteille de vodka + deux bouteilles de vin.


Par ailleurs, comme j'étais malade, j'ai fait ça avec la prise de 3g d'amoxiciline par jour et 2g de cortizone par jour. Et comme je réagis trés mal à la cortizone, je n'ai pas dormi du jeudi au samedi.


C'est donc un échec complet. Tout est à refaire. J'en reviens au au jour zéro.


vendredi 21 mai 2010

Insomnie...

Voici plus de 30 heures que je n'ai pas dormi. Apparemment, l'arrêt de l'alcool, c'est aussi accepter les insomnies. Et comme j'ai arrêté les somnifères il y a déjà deux ans, voilà qui va être compliqué...

jeudi 20 mai 2010

Au fait... nous sommes vendredi !

Intermède musical : Jette une pierre - JL. Aubert - bande originale ; "Un dernier pour la route"





Mon septième 24h et un défi à venir

Ca y est, pas bu aujourd'hui, j'accumule sept fois 24h d'abstinence.


Par chance, je suis tombé malade hier. Une angine blanche carrabinée avec fièvre, douleurs musculaires, maux de gorge. Au fond de mon lit bien malade (d'où je vous écrit), l'abstinence est facilitée par les symptômes de l'angine.


Ce week-end, je me suis imposé un vrai défi. Ma femme part avec nos deux enfants dans la maison familiale, je resterai seul, à la maison afin de réfléchir, profiter du silence et de me mettre vraiment au défi sur ma capacité à ne pas boire. J'ai prévu 80€ en espèces, que je mettrai bien en vue sur une table. Ces 80€ seront une invitation permanente à la boisson.


A moi de relever ce défi. Nous verrons bien.


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La descente aux enfers - 1ère partie, les origines du mal

Il est temps de me présenter à vous, afin que tout le monde, moi y compris, comprenne comment j'en suis arrivé là. Pour la seconde partie du récit, cf. ici.

Cette descente aux enfers s'est effectuée sur près de dix ans, de 2001 à 2010. Pendant ces dix ans, l'alcool fut omniprésent et a su prendre la première place au fur et à mesure.

J'ai choisi comme titre : les origines du mal, vous allez pouvoir constater pourtant, que rien ne me prédestinait à l'alcoolisme.

A l'origine, avant d'être parisien bien intégré dans le petit milieu de la finance, de l'art, de la nuit et de la mode, je suis un simple petit provincial, issu d'un département pauvre, au sein duquel les fonctionnaires qui avaient été affectés là faisaient office de classe moyenne. J'ai grandit dans un village de montagne, où en dépit des efforts parentaux pour me donner une éducation correcte, la pluspart de mes amis d'alors sont aujourd'hui au chômage, en prison, saisonniers, ou cumulent de nombreux problèmes qui les empèchent d'avancer.

Mes parents, tous deux enseignants, passaient leur temps à penser où effectuer ce travail qui pour eux était une vocation. Des modèles de vertu, et pour l'annecdote, ils ne buvaient même pas.

Non, je ne suis pas issu d'une cité, mais d'une ruralité qui aprenait la ville via les "grands frères" qui nous ramenait les modes de là bas : le rock, les joints, les voitures à customiser et bien entendu, chose qu'ils n'avaient eu à ramener de nulle part : l'alcool. Toutefois, je dois admettre que nous étions dans le sud de la France, et je ne sais pour quelles raisons (culturelles, sociales ?), l'alcool était moins présente ici qu'ailleurs, dans la France plus au nord notamment. Dans mon village, les éternels soudards qui terminaient le bal annuel, complètement cuits, étaient vraiment mal vu. Tout au plus, on aimait le pastis et l'été, on buvait des panachés. L'alcool était le fait de pilliers bien connus et bien identifiés.

C'est plutôt chez mon grand père maternel, dans le centre de la France, que je pouvais constater à quel point l'alcool était omniprésent. Mon grand père ne buvait pas, et avait une bien mauvaise image de ceux qui buvaient. Là bas, pour un village de 600 habitants, il y avait au moins cinq cafés. Je parle du début des années 80. Et chaque cafés avait ses habitués. Fait notoire, les cafés n'étaient même pas conçu pour recevoir une clientèle de touristes qui aurait tranquilement voulu boire une limonade en terrasse. Les terrasses n'existaient même pas. Lorsque je passais devant ces fameux cafés, toujours la même odeur : ce mélange de Ricard, de Gauloises maïs et de voix raucques. Ma première découverte de l'alcool, ce fut là, par curiosité. Je pris des bières qu'il y avait dans la cave, j'avais 12 ans, et je completait avec un peu de whysky. Cette sensation formidable et puissante de bonheur et d'énergie me marquera à tout jamais. Mais de 12 à 18 ans, je ne toucherai plus jamais à l'alcool.

Non, décidemment, je n'étais pas fait pour ça et rien ne m'y prédestinait.
La suite, plus tard : 2ème partie "Les premiers pas alcoolisés"

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mercredi 19 mai 2010

Et si ? Mais non.

Journée difficile.
Je n'ai pas pu dormir hier, à peine deux heures ce matin. De féroces douleurs musculaires, ma tête dans un étau, mon foie aussi, qui se rebèle.
Lorsque je me suis décidé à me lever vers 07h, j'ai fait comme si. Préparé le petit déjeuné des enfants, les habiller, puis les conduire à la crèche et à l'école.
Ensuite, je me suis retrouvé seul. Avec le regain d'énergie du matin, c'est toujours plus difficile, parce que les "et si" reviennent :


- "et si N. m'appelait ce soir pour sortir, ce pourrait être l'occasion de faire la fête... et de boire"
- "j'ai toute ma journée, et si j'allais m'acheter des bières"
- "Il fait beau, et si je partait en vadrouille dans Paris, de bar en bar comme je faisais avant. L'aventure..."

Tout ces et si pour lesquels j'avais toujours une réponse positive qui reviennent à la charge.

Et si ? Mais pour l'instant... Mais non

Ps : cette après-midi, mal partout, comme si j'avais une grippe.

mardi 18 mai 2010

Cinq fois 24 heures...

Jeudi soir, cuite, la veille aussi. Décidé d'arrêter après d'autres tentatives qui n'avaient duré que quelques mois. Après aussi la fréquentation des AA qui m'avait mis un germe de début de volonté d'arrêter.

Ce fut aussi la vision du film : "un dernier pour la route" vendredi soir, comme une coïncidence qui venait faire écho.

Et cette conclusion là, à laquelle je suis arrivé vendredi matin, encore hagard de la cuite de la veille : "Je ne pourrais jamais entammer quoi que ce soit avec quelques chances d'aboutir si je continue à boire".

Pourtant, j'ai une belle situation, de beaux diplômes que certains envient, une femme formidable et deux enfants tout aussi formidables. J'ai 32 ans, j'ai pu atteindre tout les objectifs que je m'était fixés pour l'horizon de ma trentaine, mais là... plus rien. Seulement l'alcool, ses mensonges et les tricheries que ça implique.

Récemment aussi, ce fut la prise de conscience du fait que l'alcool détruisait réellement mon organisme.
Je redécouvre des sensations désagréables que j'avais connu lors de mes précédents arrêts : impossible de m'endormir correctement depuis trois jours, goût dans la bouche désagréable, un peu comme lorsqu'on arrête de fûmer, une espèce de mal de tête, comme si les vraies sensations reprenaient leur droit. Et ces moments, ces moments courts pendant lesquels l'envie se fait fulgurante. Ce peut être suite à une contrariété, ou lors de l'évocation d'un souvenir, d'une sensation d'ivresse. Ca dure une dizaine de secondes, c'est vraiment puissant et là, je sens qu'à chaque fois, je peux tout remettre en oeuvre pour aller m'acheter de quoi boire. Là, je sens qu'à chaque fois, tout peut basculer en quelque secondes, et que quelque soit le programme de la journée, les obligations, tout peu repartir sur une seule priorité : l'alcool. Alors dans ce cas, je me remémore trois choses :
- le fait que de toute les manières, je ne retrouverai pas le bien être du début
- la décision de ne plus revivre tout ça
- l'intime conviction qu'à terme, ce n'est pas la solution
Alors ma foi, je me calme un peu, remet mon envie en perspective, et tente de continuer mon chemin sans alcool.
Toutefois, je m'apperçois d'une chose : le fait qu'avoir arrêté bien des fois avant celle-ci est trés instructif pour cette fois-ci. Je me rappelle de certaines sensations et de certaines erreurs qui m'ont imanquablement faite chuter. Je tente alors de mettre à profit tous ces échecs.
Mais ceci dans une philosophie d'AA : ok, là c'est dur, mais je procède par 24h. En espérant accumuler ces 24h.
Alors depuis jeudi, plus rien. Pas d'alcool. Pour l'instant, déterminé. On va bien voir.