jeudi 27 mai 2010

Les origines du mal : partie 2, une classique première cuite.


Nous voilà projeté dans les années lycée (pour la partie I, les origines du mal, cf. ici). Dans mon lycée, qui n'est ni le meilleur, ni le moins bon, l'alcool n'est pas un sujet omniprésent. Ce serait plutôt le canabis, mais je n'ai jamais été, aujourd'hui encore, attiré par cette authentique drogue sournoise et dangereuse. Par ailleurs, mes goûts me portent plutôt sur le rock, le heavy metal et à l'époque, les rôles étaient encore bien définis : la drogue du rock n'était pas le canabis mais plutôt la bière. Le cannabis étant considéré comme une drogue pour amateurs dégénérés de reggae. Et d'ailleurs, bon nombre de mes amis, sans être skynhead, avaient plutôt tendance à s'habiller en jean, chemise et dock marteens dix trous. Pour ceux à qui ça veut dire quelque chose... suivez mon regard.

Après avoir redoublé ma troisième, je me décide à travailler un peu plus pour atteindre une petite moyenne qui me confèrera la tranquilité.
Au lycée, plein d'amis. Non, je ne suis pas celui qui vit dans son coin, pas de problèmes particuliers, même pas. Mon petit groupe d'amis : tous enfants de la classe moyenne, plus ou moins destinés à faire mieux que la génération précédente. Familles sérieuses, souvent fonctionnaires nommés ici, pas de problèmes particulier.
Parmi mes meilleurs amis, un fils de militaire et un camarade issu d'un lycée militaire.
Ce qui me frappe à l'époque, c'est que chez eux, l'alcool s'approche à la limite d'une pratique religieuse. Les blagues sur l'alcool, les évocations de l'alcool sont omniprésentes. Je suis encore bien loin de tout ça.
Mon anniversaire des dix huit ans approche, et après d'âpres et délicates négociations, j'empoche l'accord parental pour aller fêter ça en boîte de nuit. C'est mon ami fils de militaire ainsi que son grand frère qui s'occupent de tout...
Le grand soir arrive. Jusqu'ici, mes performances en terme de consommation se limitaient à deux ou trois bières d'affilé. Là, tous les regards se portaient sur moi, et j'avais bien compris que ma cuite, il faudrait bien que je la prenne.

Après avoir fait rentrer sous le coude une bouteille de vodka (pour le budget et pour l'aventure...), nous ne dansâmes pas une minute et pendant une heure et demi, mon verre comme par magie ne s'est jamais désempli. Evidemment, je tiens le coup, mais sans m'en apercevoir, je tombe brutalement à la limite du coma éthylique. Je me retrouve emporté par deux videurs qui me lâchent sur le parking de la boîte. Ici, nous ne sommes pas à Paris mais dans le monde rural, les moeurs sont un peu musclées.

Je me retrouve en plein hiver dans une boîte de nuit de montagne, sur le parking, j'entends vaguement d'autres ères vomir tout ce qu'ils ont dans un fossé ou entre deux voitures. Là, je suis mal, aucun plaisir. Une amie passe me demander comment ça va (chez, nous, tout le monde se connaissait), je suis tellement mal et n'ai tellement pas l'habitude d'être saoul, que je l'a rabroue avec tous les nom d'oiseaux. Comportement injuste. L'alcool, depuis lors, m'aura toujours rendu injuste.
Le grand frère d'un de mes amis sort. Il me confie les clés de la voiture. Je pourrai y rester dormir, ou à tout le moins, regarder le plafond de la petite Peugeot, danser devant mes yeux.
Le retour à la maison se fait sans encombres. Ma mère attendait. J'ai du prendre une valse paternelle je suppose. Mais là, mes souvenirs sont plus confus.

Ce fut ma première cuite. Même après des années d'alcool, j'en ais encore un souvenir cuisant.

La prochaine fois, troisième partie : comment les futures élites françaises sont nourries à l'alcool en prépa et grandes écoles... comment je suis donc tombé dans le piège.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire