mardi 18 mai 2010

Cinq fois 24 heures...

Jeudi soir, cuite, la veille aussi. Décidé d'arrêter après d'autres tentatives qui n'avaient duré que quelques mois. Après aussi la fréquentation des AA qui m'avait mis un germe de début de volonté d'arrêter.

Ce fut aussi la vision du film : "un dernier pour la route" vendredi soir, comme une coïncidence qui venait faire écho.

Et cette conclusion là, à laquelle je suis arrivé vendredi matin, encore hagard de la cuite de la veille : "Je ne pourrais jamais entammer quoi que ce soit avec quelques chances d'aboutir si je continue à boire".

Pourtant, j'ai une belle situation, de beaux diplômes que certains envient, une femme formidable et deux enfants tout aussi formidables. J'ai 32 ans, j'ai pu atteindre tout les objectifs que je m'était fixés pour l'horizon de ma trentaine, mais là... plus rien. Seulement l'alcool, ses mensonges et les tricheries que ça implique.

Récemment aussi, ce fut la prise de conscience du fait que l'alcool détruisait réellement mon organisme.
Je redécouvre des sensations désagréables que j'avais connu lors de mes précédents arrêts : impossible de m'endormir correctement depuis trois jours, goût dans la bouche désagréable, un peu comme lorsqu'on arrête de fûmer, une espèce de mal de tête, comme si les vraies sensations reprenaient leur droit. Et ces moments, ces moments courts pendant lesquels l'envie se fait fulgurante. Ce peut être suite à une contrariété, ou lors de l'évocation d'un souvenir, d'une sensation d'ivresse. Ca dure une dizaine de secondes, c'est vraiment puissant et là, je sens qu'à chaque fois, je peux tout remettre en oeuvre pour aller m'acheter de quoi boire. Là, je sens qu'à chaque fois, tout peut basculer en quelque secondes, et que quelque soit le programme de la journée, les obligations, tout peu repartir sur une seule priorité : l'alcool. Alors dans ce cas, je me remémore trois choses :
- le fait que de toute les manières, je ne retrouverai pas le bien être du début
- la décision de ne plus revivre tout ça
- l'intime conviction qu'à terme, ce n'est pas la solution
Alors ma foi, je me calme un peu, remet mon envie en perspective, et tente de continuer mon chemin sans alcool.
Toutefois, je m'apperçois d'une chose : le fait qu'avoir arrêté bien des fois avant celle-ci est trés instructif pour cette fois-ci. Je me rappelle de certaines sensations et de certaines erreurs qui m'ont imanquablement faite chuter. Je tente alors de mettre à profit tous ces échecs.
Mais ceci dans une philosophie d'AA : ok, là c'est dur, mais je procède par 24h. En espérant accumuler ces 24h.
Alors depuis jeudi, plus rien. Pas d'alcool. Pour l'instant, déterminé. On va bien voir.

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