jeudi 20 mai 2010

La descente aux enfers - 1ère partie, les origines du mal

Il est temps de me présenter à vous, afin que tout le monde, moi y compris, comprenne comment j'en suis arrivé là. Pour la seconde partie du récit, cf. ici.

Cette descente aux enfers s'est effectuée sur près de dix ans, de 2001 à 2010. Pendant ces dix ans, l'alcool fut omniprésent et a su prendre la première place au fur et à mesure.

J'ai choisi comme titre : les origines du mal, vous allez pouvoir constater pourtant, que rien ne me prédestinait à l'alcoolisme.

A l'origine, avant d'être parisien bien intégré dans le petit milieu de la finance, de l'art, de la nuit et de la mode, je suis un simple petit provincial, issu d'un département pauvre, au sein duquel les fonctionnaires qui avaient été affectés là faisaient office de classe moyenne. J'ai grandit dans un village de montagne, où en dépit des efforts parentaux pour me donner une éducation correcte, la pluspart de mes amis d'alors sont aujourd'hui au chômage, en prison, saisonniers, ou cumulent de nombreux problèmes qui les empèchent d'avancer.

Mes parents, tous deux enseignants, passaient leur temps à penser où effectuer ce travail qui pour eux était une vocation. Des modèles de vertu, et pour l'annecdote, ils ne buvaient même pas.

Non, je ne suis pas issu d'une cité, mais d'une ruralité qui aprenait la ville via les "grands frères" qui nous ramenait les modes de là bas : le rock, les joints, les voitures à customiser et bien entendu, chose qu'ils n'avaient eu à ramener de nulle part : l'alcool. Toutefois, je dois admettre que nous étions dans le sud de la France, et je ne sais pour quelles raisons (culturelles, sociales ?), l'alcool était moins présente ici qu'ailleurs, dans la France plus au nord notamment. Dans mon village, les éternels soudards qui terminaient le bal annuel, complètement cuits, étaient vraiment mal vu. Tout au plus, on aimait le pastis et l'été, on buvait des panachés. L'alcool était le fait de pilliers bien connus et bien identifiés.

C'est plutôt chez mon grand père maternel, dans le centre de la France, que je pouvais constater à quel point l'alcool était omniprésent. Mon grand père ne buvait pas, et avait une bien mauvaise image de ceux qui buvaient. Là bas, pour un village de 600 habitants, il y avait au moins cinq cafés. Je parle du début des années 80. Et chaque cafés avait ses habitués. Fait notoire, les cafés n'étaient même pas conçu pour recevoir une clientèle de touristes qui aurait tranquilement voulu boire une limonade en terrasse. Les terrasses n'existaient même pas. Lorsque je passais devant ces fameux cafés, toujours la même odeur : ce mélange de Ricard, de Gauloises maïs et de voix raucques. Ma première découverte de l'alcool, ce fut là, par curiosité. Je pris des bières qu'il y avait dans la cave, j'avais 12 ans, et je completait avec un peu de whysky. Cette sensation formidable et puissante de bonheur et d'énergie me marquera à tout jamais. Mais de 12 à 18 ans, je ne toucherai plus jamais à l'alcool.

Non, décidemment, je n'étais pas fait pour ça et rien ne m'y prédestinait.
La suite, plus tard : 2ème partie "Les premiers pas alcoolisés"

Des réactions : abstinenceparis@gmail.com


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