jeudi 17 juin 2010

Une semaine en pente douce

Ca a commencé par un week-end ou je sentais la forme revenir. Plus d'énergie, de sérénité, de patience avec les enfants.
Ca a commencé par un lundi où au bureau, j'ai fourni un travail qui a été salué.
Ca a commencé par un lundi soir où j'ai senti l'envie monté, mais déterminé, je me disais que je n'allait pas craquer.
Ca c'est fini par un mardi, où ayant terminé ce que j'avais à faire, je me suis senti hypnotisé une demi heure, la demi-heure qui suffit à me conduire jusqu'à un bar.
Dix minutes d'héstation, de lutte. Pas de téléphone pour appeler qui que ce soit.
Puis, la première bière, 50cl, la seconde, 50cl. La troisième, 50cl.
Puis, deux-tiers d'une bouteille de whysky.
Au petit matin, mes yeux se ferment enfin.


J'étais presque à deux semaines d'abstinence.
Mon alcoologue m'avait proposé un médicament afin de supprimer les cravings : l'Aotal. J'avais refusé d'en prendre, je pensais pouvoir m'en passer. Mais il faudra bien que j'en prenne J'ai commencé aujourd'hui.
On verra bien.

vendredi 11 juin 2010


Et en principe, pas de danger avant lundi

jeudi 10 juin 2010

100.000.000 de fois tu remettras ton je ne sais plus quoi sur l'ouvrage (ou quelque chose comme ça)

Dans la vie, voyez vous ma bonne dame, il faut bien travailler.
Depuis quelque temps, j'avais un peu oublié. J'ai de la chance, je maîtrise mon emploi du temps. En principe, ni je n'abuse, mais surtout, mon travail est apprécié.
A l'exception du dernier mois ou je n'ai strictement rien fait, sauf consommer alcools divers et variés.
Du coup, l'addition se paie et il fallait bien que je retournâsse me sacrifier au féroce dieu Travail.

J'ai bien cherché toutes les excuses pour ne revenir que seulement lundi. Mais je me suis dit : "ne pas reculer, jeudi sinon rien."
La stratégie étant de recommencer avec seulement deux jours d'affilés pour reprendre plus tranquilement.

Evidemment, j'ai donc hérité d'un dossier dont personne ne voulait et qui bizarement, m'attendait depuis que j'étais parti. C'est de bonne guerre, mais par fierté, je vais tenter d'en faire quelque chose de bien.

J'ai donc lutté contre le someil une partie de la journée, contre l'absence de concentration l'autre partie de la journée. Mais en fin de compte, j'ignore comment, j'ai plutôt bien avancé.
Les choses se sont remises en place rapidement. Demain, je suis 100% opérationnel.

Concernant mes envies de boires. C'est bien simple : pas une. Du moins, pas une qui puisse me mettre en danger. Je suis déterminé, donc je les balaie vite. Pour l'instant, ça va de ce côté là.

Je sais toutefois que le plus dur sont les trois semaines qui viennent. Tant qu'à faire, autant me noyer dans le travail, c'est avec la détermination, un puissant moyen de ne pas être tenté. Se couvrir d'obligations oblige à la responsabilité du lendemain. Du coup, il devient plus facile, malgré une grosse envie voire un craving, de se dire : je me suis engagé vis-à-vis d'un tel. Je ne suis donc pas seul sur le coup, c'est professionnel, pas moyen de reculer. Donc, abstinence. Et comme ça de jour en jour jusqu'à ce que ça devienne plus facile.
Je sais que j'ai un bon mois ou deux difficiles en terme d'envie. Ensuite apparement, ça se calme, et là, ça devient dangereux aussi mais autrement : on se sent mieux dans son corps, en super forme et donc... pourquoi ne pas recommencer ! J'ai fait ma diette nécessaire, je suis comme neuf...

Mais ça, je suppose que nous en reparlerons le temps voulu.

Bonne journée à tous et à demain, si vous le voulez bien.

mercredi 9 juin 2010

Première consultation : du compliqué au simple, du simple à l'essentiel

Les choses sont parfois plus simples qu'il n'y parrait.
Aujourd'hui, j'avais mon premier rendez-vous avec un alcoologue.
Milieu hospitalier, j'admets : un peu impressionant.

La première fois que j'avais vu un alcoologue (ça s'était fort mal passé), je m'étais retrouvé dans la salle d'attente avec des alcooliques tel qu'on les conçoit en terme d'image d'Epinal. Impressionant, même si je connais l'ambiance de n'importe quel vieux rade en France et en Navarre.

Je m'attendais donc à la même chose en milieu hospitalier... Pas du tout ! Je me suis retrouvé seul à attendre, dans une ambiance humaine, accueilli par une infirmière spécialisée qui a pris le temps de m'expliquer la procédure et l'esprit de la chose. Par ailleurs, elle était charmante, ce qui ne gâchait rien.

Me voilà donc devant le médecin alcoologue. Cette fois, la consultation se passe bien.
Je m'attendais à ce qu'elle me propose une cure ambulatoire, au minimum. Que néni.
Elle m'a senti franchement déterminée. M'a simplement proposé l'aide d'un psy pour le premier mois, et un médicament (je parlerai de ce médicament dans un post ultérieur, une fois que je l'aurai testé), qui sera sensé m'aider pour ce premier mois fatidique.

Une consultation sans anicroches, donc.

J'en suis toutefois ressorti avec la conclusion suivante : dans la mesure où je n'ai pas de dépendance physique (je rappel que la dépendance physique à l'alcool est comparable à la dépendance physique provoquée par certaines drogues dures, avec des effets de sevrages parfois aussi spectaculaires). Dans la mesure, donc, où je n'ai pas de dépendance physique, tout est une question de volonté. Tout simplement.

Toutefois... la volonté ne suffit pas. Elle suffit à ne pas prendre ce fatidique "premier verre", certes. Mais la volonté sereine et sans ambigüité de vouloir arrêter l'alcool doit s'accompagner aussi d'une introspection et de mesures de changements de certains aspects de ma vie. Puisque après tout, il va bien falloir combler toute la place que l'alcool prenait avant. Certes, la vie va s'en charger... et mes obligations professionnelles de ces prochains mois sont là pour me le rappeler. Mais toutefois... alors même que l'alcool était mon plaisir, ma liberté et souvent mon moment à moi, il va bien falloir combler tout ça, et combler tout ça intelligement. Seule une introspection cohérente, franche et courageuse va me permettre de réapprendre à vivre sans alcool.

Ca peut paraitre exagéré ? Il est difficile d'imaginer à quel point, le fait de vivre sans alcool, c'est redécouvrir la vie tout simplement, mais aussi réaprendre à vivre, dans une certaine mesure.

Alors, comme j'ai toujours eu de bons anges gardiens, une bonne étoile, ou de la chance ; au choix... La Providence a amenée sur mon chemin de quoi combler ce vide, contre toute attente et de le combler plus que de raison. Je m'apperçois qu'après dix ans de matérialisme et d'intellectualisme forcené de ma part, je suis finalement un "handicapé" spirituel. Non... je ne vous annonce pas que je verse dans le spirituel à outrance ou quelque idée de ce genre... Mais pour dire les choses avec pudeur, et quelques un de mes amis ici, dont R... en particulier comprendront, il est temps désormais de voir un peu plus loin que le boût de mes Weston, et d'ouvrir mon coeur aux choses qui nous dépasse.

La vie, c'est souvent une question de timing... c'est encore cette fois le cas pour moi, et merci à ceux qui se reconnaitront.

Bonne soirée à tous, merci à tous les lectrices et lecteurs.
Demain, la suite de mes aventures.

mardi 8 juin 2010

Paris dernière ?

Aujourd'hui, sans le vouloir, j'ai eu l'occasion de tester ma résolution pour être abstinent d'alcool.

J'avais rendez-vous avec une amie. Par le passé, j'ai eu l'occasion de boire avec cette amie. Nous buvions abondamment, sans complexes. Longtemps, le plus souvent. Entre le financier et la prof de fac, nous avions souvent besoin de lâcher la pression. Loin des époux et épouses. Et ce qui est certain, c’est que systématiquement, nous étions bourrés à la fin de chaque soirée.

Cette amie est au courant de ma volonté d’arrêter. Elle écoute, respecte, elle est là simplement, et c’est tout ce que je lui demande.

On se parle souvent de bêtises : la mode, les ragots à Paris. Parfois, dans la conversation, il y a quelques gravités qui interviennent, pas plus, nous savons parler des choses sérieuses avec légèreté et des choses légères avec le plus grand des sérieux.

Nous nous donnions rendez-vous dans un lieu dans lequel j’avais l’habitude de boire, dans une zone de Paris dans laquelle j’avais l’habitude de festoyer encore et toujours.

Elle était 10 minutes en retard. Je me suis assis en attendant. J’ai commandé un café allongé. J’aime le café allongé parce que fumeur, je le savoure en deux cigarettes. Nous avons parlé longtemps, bavardé comme si de rien était.

Elle a stoppé la conversation, délicatement, m’a demandé : « ça va ? » Ce fut le seul moment dans lequel nous avons évoqué mon combat. Puis nous avons repris. Nous avons marché, marché longtemps, nous sommes assis de nouveau.

Pour la première fois depuis trop longtemps, je me suis déplacé à jeun dans cette zone de Paris. Je voyais souvent des bières qui défilaient à la terrasse des cafés. Trois fois. Trois fois, je m’en souvient quelques heures après encore, j’ai senti l’envie monter, me disant : une bière, puis deux, puis dix, puis vingt, puis trois heures du matin, puis la fête, puis la grande folie habituelle.

Mais je me suis dit : « c’est possible, mais si tu fais ça, demain, tu te retrouve au même point. Tu n’auras pas avancé d’un pouce. Tout ça tu connais, tu te prive de connaitre tout le reste, sans alcool » Et finalement, à la place, j’ai montré à mon amie des coins de Paris qu’elle ne connaissait pas et que j’aimais. Nous avons parlé littérature et de notre éternel projet littéraire en commun, qu’à chaque fois l’alcool nous fait remettre au lendemain. Pour l’anecdote, nous avons même un peu avancé sur le projet.

Mais la chose fondamentale n’est pas là. Je suis rentré chez moi à jeun. Lors de cette longue promenade, j’ai pu répondre à tous les appels de ma femme, afin, enfin de pouvoir la rassurer et non de lui parler saoul en lui mentant - de manière éhontée et non crédible - à chaque fois que je lui disais que j’allais revenir dans l’heure. J’ai passé un bon moment avec mon amie, je suis rentré chez moi, tout va bien...

... et je suis là pour vous écrire.


lundi 7 juin 2010

Et... retour aux AA

Aujourd'hui, retour à mes premières amours en matière de tentative de guérison : les AA (alcooliques anonymes).
L'an dernier, à la même époque, il avait fallu m'y trainer. Je pensais y voir une réunion grotesque, plein de cas sociaux ou de névrosés qui se lamentent.
J'était sortit de la réunion, bouleversé, profondément chaviré.
Tien ?! Des gens comme moi ! Ils n'ont même pas l'air d'ivrognes, ont de l'humour, partagent leur récits avec sincérité, avec simplicité, avec finesse souvent, avec sagesse pour certains.
Tien ?! Des alcooliques abstinents depuis plus de quinze ans ! Mais alors ça existe ! Donc, ça peut m'arriver aussi !

J'avais, dés lors, suivit quelques réunions, sans toutefois réellement m'engager dans le programme. Mais à cette époque, j'ignore ce fut par manque de volonté, de maturité sur le sujet. J'avais de toutes les manières, replongé de plus belle.
Du coup, je m'étais méfié, et je m'étais dit qu'il vallait mieux s'éloigner des réunions si celles-ci me faisaient boire encore plus après coup.

Mais le temps, mes lectures et mes erreurs ont fait leur oeuvre...
Un an après, j'y suis revenu plus serein, plus décidé aussi. Et surtout plus humble face à mon problème d'alcool. A savoir, j'ai depuis peu, franchi la première étape : j'ai reconnu ne plus maîtriser ma consommation d'alcool et du coup, selon les termes AA, "que j'avais perdu le contrôle de ma vie".
Donc, plus humble, mieux à l'écoute, car peut être plus l'expérience de l'échec désormais. Et la certitude maintenant que le combat serait rude.
Je suis sorti de la réunion, ni spécialement bouleversé, ni spécialement tendu. Ce qui est la preuve pour moi que j'abborde les choses de manière plus réaliste et que je ne suis plus l'homme d'un instant, d'une émotion, vis-à-vis de ma volonté de m'en sortir.

Je suis abstinent d'alcool depuis jeudi dernier. Je n'ai pas encore eu d'envie fortes. Mais pour l'instant c'est plutôt simple, je suis entouré. Lundi prochain, de nouveau seul, ça va se gâter. Mais heureusement, je vois l'alcoologue mercredi. Nous discuterons notamment de l'opportunité d'une cure ambulatoire. Au minimum en tous les cas, d'un suivit trés serré.
Par ailleur... et selon le conseil de nombreux amis des AA, ne pas hésiter à user et abuser de tous les groupes de parôles, réunions AA notamment, en début d'abstinence.

dimanche 6 juin 2010

L'homme qui court - Conte, ou ce que vous voulez, à l'usage de ceux qui courent

« Je suis l’homme qui court, aujourd’hui j’ai 18 ans.

Maintenant c’est décidé je courts, pour que dés 30 ans, je sois super riche et vraiment aimé.

Alors fini copains copines, l’amour de maman, la sagesse de papa, maintenant, je courts, c’est décidé.

Je suis l’homme qui court, aujourd’hui j’ai 20 ans. J’ai travaillé comme un fou, de ma province je vais pouvoir m’échapper. Je suis l’homme qui court, après tous les concours.

Ca prend forme, j’ai quelques diplômes et déjà ma première société. Pfffiou, il fait soif, attends, je vais un peu m’arrêter.

Quelques gouttes font du bien quand on ne fait que courir, et puis ça rend la vie plus belle, un peu du soir au matin.

Je cours toujours, et je sais mieux courir. Maintenant ce que je sais faire aussi, c’est dépasser les autres, une petite tape au passage, un petit croche pied. Je suis l’homme qui court et je fais ça très bien.

C’est étonnant tout ça, à part une où deux personnes, je ne vois que du dégât. Des amours gâchés et des gens trahis pullulent autour de moi. Encore une goutte et encore une autre, ne pas s’arrêter longtemps, après tout, je suis l’homme qui court.

Alors voilà maintenant, mes parents s’y mettent, « non mais regarde toi, à part te faire du mal, nous ne sommes pas vraiment fier de toi »

Je pensais qu’il fallait courir ?! Après tout les résultats : ce qu’on est se compte, s’évalue et s’envie, même en termes de dégât. Non, encore quelques gouttes, ils n’ont vraiment rien compris.

A force de nectar, parfois je trébuche. Alors encore plus brutal, je continue de courir, mais comme trébucher ça fait mal, je m’en remet au nectar.

Ça y est, je sens que ça ne peut plus vraiment s’arrêter.

Alors, je m’arrête deux minutes :

  • « dis moi, mon Dieu, je suis un pêcheur, mais pas un mauvais chrétien. Pour l’instant tu m’as laissé faire, tu m’as donné la santé ?! Alors laisse moi courir encore, et promis j’arrêterai »
  • « Tu peux toujours courir, mais regarde autour de toi, ce ne sont plus que ruines et un jour, tu le payeras. Tu as cru t’en sortir seul, à faire tout ce mal aux gens, et t’assommer un peu, pour oublier tout ça ? Aujourd’hui tu viens, me dire encore un instant ? »
  • « oui, encore un instant, de toute cette vie là qu’il me semble aimer tant ».
  • « Alors vois-tu petit, comment marchent les choses : tu continue, plus rien ici bas. Et crois moi, c’est au purgatoire que pendant longtemps, tu devras régler tous tes problèmes, tous tes manques d’amour et réparer le mal que tu as fait. Ou sinon, voici encore une chance, tu peux le faire maintenant, mais désormais et à jamais, plus une goutte de nectar, afin de rester là, d’aimer encore un peu, une nouvelle chance ici bas ».

Maintenant, je suis l’homme qui court, ou qui marche pressé, mais qui fait le chemin inverse, qui reprend toute sa vie, afin de réparer peu à peu. Le mal que j’ai pu faire, le mal que je me suis fait.



Car sans nectar c’est bien

Faut-il encore qu’il y ait un sens

Sans nectar pourquoi pas,

mais pas de manière aride

comme une simple abstinence.

Tant il est vrai hier comme aujourd’hui :

« qu’un alcoolo qui se soigne, mais qui pour sa vie est sans programme, ne devient qu’une crécelle à simplement rabâcher qu’il ne boit plus. Dans l’abstinence comme ailleurs, si pas d’amour et aucun sens, autant continuer et abréger la souffrance. Or de toute les manières, les manques d’amour se paient, ici bas comme ailleurs, alors ici bas tant qu’à faire.

Courir oui… Mais pas pour rien. Plus n’importe comment. Sans nectar, avec vous. Dans l’amour, plus comme un fou ».


samedi 5 juin 2010

Sur la lancée...

... mais savoir rester humble. Je me suis retourné sur ces trois derniers jours toute à l'heure. "Quoi ! Seulement trois jours sans alcool ?!"
Par bonheur, je n'en ais pas envie. Pour faire bonne mesure, ce soir, j'invite mon épouse au restaurant.
Par ailleurs, un nouveau projet professionnel est en train de germer en moi.
Suspense... je vous en parlerai bientôt.

Mais surtout, savoir rester humble. Trois jours sans alcool, c'est déjà ça, mais ce n'est pas grand chose pour l'instant. Alors selon moi, rester vigilant et bien rester conscient du fait que lorsque le craving pointe son nez, ma faiblesse peut reprendre le dessus... à toute force.


vendredi 4 juin 2010

La reprise en main continue

Aujourd'hui, pris rendez-vous avec trois alcoologues dans de bons services parisiens.
Pourquoi trois ? Parce qu'il y a quelque mois, j'étais allé en voir un, ça s'était humainement mal passé. Avec trois, je choisirai celui qui me convient le mieux.
Aujourd'hui, pas bu. Motivé et serein.

jeudi 3 juin 2010

Le jour où j'ai décidé de prendre les choses en main

Ca y est, après trois jours de beuverie non-stop, j'ai décidé de prendre réellement les choses en main.
Demain, je prend rendez-vous dans un service d'alcoologie afin de commencer une cure en ambulatoire.
Désormais, je m'attaque réellement au problème.

dimanche 30 mai 2010

Pas de troisième mi temps...

ait capital du week-end : Clermont est devenu champion de France de rugby. Ce qui est déjà un bon point. Toutefois, je ne vais pas jouer au grand amateur d'actus sportives. A dire vrai, je m'en fiche pas mal. Mais mes racines profondément auvergnates me rappellent à une indiscible satisfaction lorsque j'ai vu ce soir aux informations, le bouclier de Brennus sur la place Jaude. Au moins, les vendeurs de bière à Clermont auront fait un petit bonus de CA, et pour tous les ouvriers qui sont en train de se faire licencier là bas, ce sera toujours un moins mauvais week-end à passer.
En ce qui me concerne, pas de picolage ce week-end. Samedi, pas envie. Dimanche, avec les enfants, donc envie ou pas, ce fut hors de question aujourd'hui.

Le danger, c'est demain. Seul, maitrisant complètement mon emploi du temps professionnel, je peux boire comme je veux quand je veux en journée, du lundi au vendredi.

Alors je m'y suis préparé aujourd'hui. D'abbord, travailler sur quelque chose de bien précis que mon ami R... m'a proposé de faire. Ensuite, tenir jusqu'à l'arrivée des enfants. En principe, après, sauvé jusqu'au dodo.

Au passage, remarque importante : merci à celles et ceux qui lisent ce blog. Vous n'êtes pas si nombreux, mais ceux qui le lisent s'investissent et sont toujours là pour me montrer qu'ils aiment. Donc merci à vous tous.


Mon passage biblique du jour : "Je la conduirai au désert et je parlerai à son coeur" Osée 2,16 - L'histoire de Dieu qui donne tout à quelqun, peu importe qui, ce peut être tout un chacun. Ce quelqun jouissait de tout cela plus ou moins n'importe comment. Alors Dieu s'ennerve, conduit ladite pecheresse au désert des ennuis, la menace de lui faire tout perdre, et engage un dialogue coeur à coeur pour qu'enfin, elle ne perde rien, mais puisse jouir de tout ces dons autrement, et autrement mieux. En somme, l'histoire de nombreux alcooliques qui ont eu de la chance dans leur vie en somme... Et sans être alcoolique, on est tous un peu concerné... c'est pourquoi je vous invite à vous reporter à Osée, et méditer ce livre de l'ancien testament.
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samedi 29 mai 2010


Lorsque les souvenirs sont trop bons...

« Voilà l’été, j’aperçois le soleil… » J’ai souvent en tête ce refrain chanté par Helno, leader des Negresses vertes. On pensait tous qu’il était "seulement" alcoolique. Mais le 22 janvier 1993, il meurt d’une overdose. Il partira comme, Gary Coleman (Arnold, d’Arnold et Willy) et non comme Gainsbourg alors qu’on aurait tous parié sur le Ricard.

Un jour en soirée, le très sympathique Manu Dibango nous expliquait doctement la chose suivante : « tu vois, à chaque saison, tu as une énergie différente. Il y a la pèche que tu as en hiver, qui est différente de celle du printemps, différente de celle de l’été, etc. » Et j’ai toujours trouvé que le sâge saxophoniste avait raison.
Pour les alcooliques, c’est pareil. Jusque dans leur rapport à l’alcool. En tous les cas, en ce qui me concerne, mes envies, si elles sont les mêmes en quantités, varient qualitativement selon la saison. En été, ce sont d’autres sensations qui reviennent.

Par exemple, lorsque je sort du bureau en été, tout reste accueillant. Alors même que l’hiver, l’envie d’aller bien au chaud, chez soi ou avec des amis, devient une urgence, en été, après le travail : tout reste open. Et là, de contempler ces terrasses en rêvant d’une bière fraiche, d’appeler quelques amis, sentir le parfum des femmes qui après une journée un peu chaude, exhalent toute leur coquetterie. L’été, c’est aussi la saison des cuites qui commencent à l’apéritif, et qui sont interrompues par un bon diner léger : une salade, une pizza, en terrasse, avec des rires et des amis.
Pour moi, l’alcool en été, c’est aussi :

  • La promesse, un jour, avec mes deux futurs associés de créer la société qui nous nourrit encore
  • Une valse improvisée sous la tour Eiffel scintillante avec une petite amie d’alors, sous le regard bienveillant de la Police
  • Mes premières amours estivales
  • La contemplation d'une dizaine de manequins de l'agence Elite un soir au Jimmie's à Monaco
  • Regarder le soleil se coucher sur le désert qui entoure Vegas
  • La promesse (complètement aviné ce jour là), d'intégrer la grande école de mes rèves (je m'acquiterrai par la suite de cette promesse)
  • La rencontre décisive avec ma femme, un soir de juin

Alors difficile pour moi de détester mes cuites estivales…
C'est pourquoi en été, le défi ne va pas consister à ce dire que tout ça c’est désagréable. Ce serait se mentir à soi même. J’ai tellement de bons souvenirs de cuites estivales. De plus, paradoxallement :
  • ces cuites estivales sont souvent associées à des éléments déterminants et positifs de ma vie. Plus paradoxalement encore, elles m'ont rapprochées d'une vie de père de famille et de professionel à responsabilité.
  • et donc de fait... m'ont éloignées d'une vie à la Helno ou Coleman... De toute les manières, je n'avais pas leur talent. Et si ça avait été le cas, aurais-je eu le courage de devenir saltimbanque... ?

Alors parfois, je me demande tout de même si l'alcool, c'est un peu le reste de liberté que je veux conserver ? Un peu de bohème sans les affres de la création ?
Mais il est clair que ce qui rend beaucoup plus démarche qui consiste à arrêter, l'été notamment, c'est que l'alcool a souvent été à l'origine, ou présent dans des moments clés et déterminants, positifs et constructifs de ma vie.
A la limite, en hiver, ce serait plus facile. Mon alcool en hiver est moins agréable à vivre... Enfermé dans une odeur de cigarette, plus fatigué, au coeur de l'année professionnelle et de ses contraintes, etc. L'hiver, ce fut aussi les sales moments de bagarres alors que j'étais complètement cuit. L'hiver aussi, ce fut en général le moment, ou là, la Police n'a pas eu, à raison, ce regard bienveillant comme sous la tour Eiffel (cf. supra) lorsque je commençais à mettre un foin pas possible avec mes compagnons improvisés de beuverie.
Mais en ce moment, c'est l'été, c'est comme ça. Et je crois qu'il serait dangereux d'attendre l'hiver pour arrêter. Adolescent, je me demandais si ma vie allait ressembler à une bodega, ou à la famille de Boule et Bill. Les deux m'attiraient. Et si je n'avais pas été alcoolique, j'aurai pu vivre un peu des deux. Mais étant père de famille, ce sera Boule et Bill. Et nonobstant la nostalgie de la Dolce Vita. Plus le choix désormais.

Et comme disait Jean-Claude Killy avant sa médaille d’or en 1968 aux JO d’hiver de Grenoble : "c’est la victoire ou l’hopital". Alors à la limite, ais-je vraiment le choix ?
En tout les cas, je n'ai rien bu aujourd'hui. En principe, demain ça ira puisque les devoirs de la paternité font qu'une journée avec les enfants m'empèche de fait de boire. Le danger, ce sera lundi.

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jeudi 27 mai 2010


Les origines du mal : partie 2, une classique première cuite.


Nous voilà projeté dans les années lycée (pour la partie I, les origines du mal, cf. ici). Dans mon lycée, qui n'est ni le meilleur, ni le moins bon, l'alcool n'est pas un sujet omniprésent. Ce serait plutôt le canabis, mais je n'ai jamais été, aujourd'hui encore, attiré par cette authentique drogue sournoise et dangereuse. Par ailleurs, mes goûts me portent plutôt sur le rock, le heavy metal et à l'époque, les rôles étaient encore bien définis : la drogue du rock n'était pas le canabis mais plutôt la bière. Le cannabis étant considéré comme une drogue pour amateurs dégénérés de reggae. Et d'ailleurs, bon nombre de mes amis, sans être skynhead, avaient plutôt tendance à s'habiller en jean, chemise et dock marteens dix trous. Pour ceux à qui ça veut dire quelque chose... suivez mon regard.

Après avoir redoublé ma troisième, je me décide à travailler un peu plus pour atteindre une petite moyenne qui me confèrera la tranquilité.
Au lycée, plein d'amis. Non, je ne suis pas celui qui vit dans son coin, pas de problèmes particuliers, même pas. Mon petit groupe d'amis : tous enfants de la classe moyenne, plus ou moins destinés à faire mieux que la génération précédente. Familles sérieuses, souvent fonctionnaires nommés ici, pas de problèmes particulier.
Parmi mes meilleurs amis, un fils de militaire et un camarade issu d'un lycée militaire.
Ce qui me frappe à l'époque, c'est que chez eux, l'alcool s'approche à la limite d'une pratique religieuse. Les blagues sur l'alcool, les évocations de l'alcool sont omniprésentes. Je suis encore bien loin de tout ça.
Mon anniversaire des dix huit ans approche, et après d'âpres et délicates négociations, j'empoche l'accord parental pour aller fêter ça en boîte de nuit. C'est mon ami fils de militaire ainsi que son grand frère qui s'occupent de tout...
Le grand soir arrive. Jusqu'ici, mes performances en terme de consommation se limitaient à deux ou trois bières d'affilé. Là, tous les regards se portaient sur moi, et j'avais bien compris que ma cuite, il faudrait bien que je la prenne.

Après avoir fait rentrer sous le coude une bouteille de vodka (pour le budget et pour l'aventure...), nous ne dansâmes pas une minute et pendant une heure et demi, mon verre comme par magie ne s'est jamais désempli. Evidemment, je tiens le coup, mais sans m'en apercevoir, je tombe brutalement à la limite du coma éthylique. Je me retrouve emporté par deux videurs qui me lâchent sur le parking de la boîte. Ici, nous ne sommes pas à Paris mais dans le monde rural, les moeurs sont un peu musclées.

Je me retrouve en plein hiver dans une boîte de nuit de montagne, sur le parking, j'entends vaguement d'autres ères vomir tout ce qu'ils ont dans un fossé ou entre deux voitures. Là, je suis mal, aucun plaisir. Une amie passe me demander comment ça va (chez, nous, tout le monde se connaissait), je suis tellement mal et n'ai tellement pas l'habitude d'être saoul, que je l'a rabroue avec tous les nom d'oiseaux. Comportement injuste. L'alcool, depuis lors, m'aura toujours rendu injuste.
Le grand frère d'un de mes amis sort. Il me confie les clés de la voiture. Je pourrai y rester dormir, ou à tout le moins, regarder le plafond de la petite Peugeot, danser devant mes yeux.
Le retour à la maison se fait sans encombres. Ma mère attendait. J'ai du prendre une valse paternelle je suppose. Mais là, mes souvenirs sont plus confus.

Ce fut ma première cuite. Même après des années d'alcool, j'en ais encore un souvenir cuisant.

La prochaine fois, troisième partie : comment les futures élites françaises sont nourries à l'alcool en prépa et grandes écoles... comment je suis donc tombé dans le piège.

mercredi 26 mai 2010

Et l'épouse dans tout ça ?

Je ne rentrerai pas dans les détails, mais rechute. Toute la journée, toute la nuit. Ma vie n'est plus que ça en ce moment. Pourtant, jamai aussi près de trouver une solution, je le sens, mais rechute tout de même. Je n'en fais plus une maladie, puisque de toute façon, ça me conduirtait à une autre rechute. Mais tout de même, en discutant avec mon épouse à l'instant, j'en arrivais à cette conclusion :

"Le problème vient d'ici, la solution vient d'ici."

Je suis vraiment bien entouré. Mais je commence à comprendre que ma femme ne pourra pas toujours rester en spectatrice. Une partie de la solution vient d'elle aussi.

Toutefois, je ne suis pas à l'aise sur la thématique des alcooliques et du rôle que doivent tenir leur proches. Je suis vraiment intéressé par vos éventuelles interventions.

Par ailleurs, deux choses me viennent à l'esprit :
  • il est temps de prendre conscience du mal que j'inflige à ma femme et mes enfants. Le simple fait de prendre conscience de celà peut, je pense (car étant doué d'une conscience) améliorer les choses et me motiver pour changer
  • Mais tout aussi grave : pour des questions religieuses, d'éducation, etc : la valeur mariage est vraiment importante dans mon couple. A ce jour, se quitter n'est pas une option sérieuse, toutefois, je m'apperçois qu'en fait, je profite de ça. Je profite du fait que je ne vie pas pour l'instant sur une réalleme menace d'être quitté. Ce qui rend mon comportement encore plus immoral.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui
Mon psaume du jour, suggéré par mon ami R : "Mais tu aimes la vérité au fond de l'être, dans le secret tu m'enseignes la sagesse" (Ps : 51, (50), versets 8,9". Par là, R... m'invite à affiner la conscience de mon problème.


mardi 25 mai 2010

Du management appliqué à mon ivrognerie

A l'exception de ces deux dernières années pendant lesquelles, j'ai travaillé seul sur des missions, j'ai toujours en l'opportunité d'avoir à manager des équipes pendant ma vie professionnelle. Je me suis toujours correctement acquité de cette tâche, et pourtant, je n'ai jamais pensé à appliquer certaines petites choses à moi même. Alors qu'elles fonctionnaient dans mon management.

Ce matin, déterminé et plein d'espoir, je commençais en tournant dans mon lit à "faire des to do list", c'est à dire des listes de choses à faire, comme un programme quelque soit la journée...

Mais je me rappelais vite de quelque chose : si je me lance dans 10.000 choses à faire chaque jour, selon un programme rigide, je tiendrai deux jours, j'abandonnerai ensuite, et je ne me pardonnerai pas l'échec.

Alors, je me rappelais soudain la méthode que j'employais avec de nouvelles équipes, ou des équipes en difficultés.

Ma technique était la suivante, et elle a toujours fonctionné :
  • je commençais par leur imposer un objectif quotidien trés simple, impossible de ne pas y arriver.
  • Dés lors, ils pouvaient constater qu'ils arrivaient au moins à quelque chose tous les jours. A tel point que j'ai toujours constaté que lorsque la confiance en soit est minée, on s'applique avec le plus grand sérieux à échouer.
  • peu à peu, selon le niveau de l'équipe, je rajoutais un objectif, un tout petit peu plus complexe à réaliser, mais un tout petit peu seulement. Evidement, ils y arrivaient, des habitudes s'installaient. Mais surtout, ils réapprenaient le succés.
  • Leur satisfaction de réaliser des choses régulières qu'ils réussissaient, leur donnait confiance en eux, les rendaient plus gourmand en bonnes choses à réaliser
  • puis peu à peu, j'assortissais les journées de mes équipes de nouveaux objectifs quotidiens dont la difficulté allait croissante
  • A la fin, ils retournaient dans une configuration de travail, normale. Puisqu'ayant reparcouru en accéléré un réapprentissage de leur travail, de la vie en entreprise, et de leur vie en tant que collaborateur.

Le secret de cettte méthode ? C'est simple :

  • se donner d'abord des choses inratables
  • y aller progressivement avec une difficulté croissante
  • ... et cette conviction de ma part : l'ego se (re)construit au fil des obstacles franchis

L'avantage, ne pas avoir à regretter un quelconque échec dans les deux jours. Et je le sais, l'échec se traduit dans ma langue par cuite.

Voilà. Il me reste à faire une petite liste selon cette méthode.

Et par ailleurs, mettre en place une autre méthode que ma conseillé mon ami R... Pour l'instant, je ne vous en parle pas, parce que je ne l'ai pas éprouvée moi-même, et parce qu'il est difficile de faire le tour de la question par écrit. J'ai le sentiment que cette méthode se transmet essentiellement de bouche à oreille, car il ne faut pas rater son coup.

Donc, plein d'espoir, et pour le coup, je suis persuadé que ça marche.

En ce qui concerne l'envie de boire ce matin : égale à zéro. Tant mieux, ça commence bien



Des questions, des remarques : abstinenceparis@gmail.com



lundi 24 mai 2010

Etre seul ou ne pas l'être ?

Voilà, tout le monde est revenu.

Femme, enfants, tous gorgés de soleil et d'un week-end à la maison de campagne, au bord de la piscine et le soir attablés autours d'un bon repas. Bref, comme on en voit dans un Figaro madame.


Les voilà donc en forme, sympathiques, formidables, comme d'habitude.
Mais... ça y est ça recommence. J'ai fait diner les enfants, baigner, habiller, coucher. Me suis entretenu des nouvelles règlementaires avec ma femme, sur la famille, les derniers ragots, etc.
J'ai un peu tenter de parler, mais je connais le système, ça ne fonctionne pas.
Donc tant qu'à faire, je vous parle à vous !
C'est toujours comme ça : quand on est seul, on est tenté. Quand on est plus seul, on a 1.000 raisons de se dire que ras le bol, déjà envie de picoler.
Mais quoi qu'il arrive, il faut bien savoir que : seul ou pas seul, il y a toujours 1000 et une raison d'avoir envie. L'important, c'est de ne pas lâcher.


C'est reparti pour un tour...




dimanche 23 mai 2010

Tirer des leçons...


"Quand le vin est tiré il faut le boire", j'ajoute : "lorsqu'il a été bu, des leçons doivent être tirées".

Evidemment, il ne faut pas se cacher la vérité. J'ai échoué, c'est un fait indubitable. Pour autant, tout est-il perdu ? Je ne le crois pas. Alors, se lamenter est inutile, et cela ne me ressemble pas. Arrêtons-nous plutôt un moment pour prendre du recul et tirer les bonnes leçons.

Quelles leçons tirer de cette chute ?
  • Plus d'humilité face à mon alcoolo-dépendance : la prochaine fois, s'entourer. Ce défi n'a pas été effectué au bon moment. Trot tôt.
  • Ne pas en rajouter. Par orgueil, peut être, j'ai tenté de me mettre finalement, dans les conditions idéales pour rechuter.
  • Je n'ai pas, au moment de craquer, assez repensé à tout le mal que l'alcool m'a fait. A chaque "craving" (moment intense d'envie), c'est toujours la même chose, les souvenirs des pires moments avec l'alcool s'estompent et rendent la mémoire trop courte.

Concrêtement, que faire la prochaine fois ?

  • Ne pas rester seul
  • Prévoir des activités, afin de ne pas être obsedé par l'envie de consommer
  • et si l'envie est trop forte, appeler un de ces numéros qui aide, celui des AA notamment. N'allant plus aux réunions, je n'ai plus vraiment d'interlocuteur à qui parler en cas de craving.

Par ailleurs, comment ais-je vécu cette rechute :

  • Hélas, même après huit ans, j'ai toujours un rapport aussi agréable avec l'ivresse. L'alcool me fait encore un effet d'ivresse agréable
  • Hélas, encore et encore, je dois en venir à la conclusion qu'après le premier verre, je ne m'arrête plus, à moins de tomber ou d'être franchement malade. Je le sais, et je dois savoir que ça sera comme ça, toujours comme ça. Comme disent les AA, la seule chose à éviter, c'est le premier verre.
  • Hélas, je vis encore mes moments d'ivresse, comme un libération vis-à-vis d'un quotidien qui comme tout le monde m'enchaine complètement. Ma différence avec ceux qui n'ont pas de problèmes d'alcool ? Je suis apparement incapable d'admettre le fait que ce quotidien, c'est bel et bien rester enchainé à toute heure.
  • Hélas, mon seul réflexe lorsque je veux passer un moment agréable, est le suivant, je me dis : "buvons et buvons encore". Pour l'instant, je n'ai pas trouvé d'alternative, et d'ailleurs, il n'est pas évident que j'en trouve une même à moyen terme. Toutefois, je sais que je dois arrêter et vite, quitte à accepter cette morosité.

Voilà.

J'essaie d'être objectif et d'avoir du bon sens dans mes résolutions.

Aujourd'hui, je n'ai même pas souffert de gueule de bois. J'ai eu envie de recommencer, mais je ne l'ai pas fait. J'ai donc une nouvelle fois, ma première 24h.



Un bilan du week-end catastrophique.


Je vous rappelle les faits, le défi était le suivant :


  • rester chez moi, seul sans femme et enfants

  • mettre 80€ en cash bien en vue sur la table du salon

  • résister, ne pas aller acheter à boire

Bilan du week end :


De vendredi 17h30 à samedi 19h, j'ai consommé en tout : une bouteille de whysky + une bouteille de vodka + deux bouteilles de vin.


Par ailleurs, comme j'étais malade, j'ai fait ça avec la prise de 3g d'amoxiciline par jour et 2g de cortizone par jour. Et comme je réagis trés mal à la cortizone, je n'ai pas dormi du jeudi au samedi.


C'est donc un échec complet. Tout est à refaire. J'en reviens au au jour zéro.


vendredi 21 mai 2010

Insomnie...

Voici plus de 30 heures que je n'ai pas dormi. Apparemment, l'arrêt de l'alcool, c'est aussi accepter les insomnies. Et comme j'ai arrêté les somnifères il y a déjà deux ans, voilà qui va être compliqué...

jeudi 20 mai 2010

Au fait... nous sommes vendredi !

Intermède musical : Jette une pierre - JL. Aubert - bande originale ; "Un dernier pour la route"





Mon septième 24h et un défi à venir

Ca y est, pas bu aujourd'hui, j'accumule sept fois 24h d'abstinence.


Par chance, je suis tombé malade hier. Une angine blanche carrabinée avec fièvre, douleurs musculaires, maux de gorge. Au fond de mon lit bien malade (d'où je vous écrit), l'abstinence est facilitée par les symptômes de l'angine.


Ce week-end, je me suis imposé un vrai défi. Ma femme part avec nos deux enfants dans la maison familiale, je resterai seul, à la maison afin de réfléchir, profiter du silence et de me mettre vraiment au défi sur ma capacité à ne pas boire. J'ai prévu 80€ en espèces, que je mettrai bien en vue sur une table. Ces 80€ seront une invitation permanente à la boisson.


A moi de relever ce défi. Nous verrons bien.


Vos réactions : abstinenceparis@gmail.com

La descente aux enfers - 1ère partie, les origines du mal

Il est temps de me présenter à vous, afin que tout le monde, moi y compris, comprenne comment j'en suis arrivé là. Pour la seconde partie du récit, cf. ici.

Cette descente aux enfers s'est effectuée sur près de dix ans, de 2001 à 2010. Pendant ces dix ans, l'alcool fut omniprésent et a su prendre la première place au fur et à mesure.

J'ai choisi comme titre : les origines du mal, vous allez pouvoir constater pourtant, que rien ne me prédestinait à l'alcoolisme.

A l'origine, avant d'être parisien bien intégré dans le petit milieu de la finance, de l'art, de la nuit et de la mode, je suis un simple petit provincial, issu d'un département pauvre, au sein duquel les fonctionnaires qui avaient été affectés là faisaient office de classe moyenne. J'ai grandit dans un village de montagne, où en dépit des efforts parentaux pour me donner une éducation correcte, la pluspart de mes amis d'alors sont aujourd'hui au chômage, en prison, saisonniers, ou cumulent de nombreux problèmes qui les empèchent d'avancer.

Mes parents, tous deux enseignants, passaient leur temps à penser où effectuer ce travail qui pour eux était une vocation. Des modèles de vertu, et pour l'annecdote, ils ne buvaient même pas.

Non, je ne suis pas issu d'une cité, mais d'une ruralité qui aprenait la ville via les "grands frères" qui nous ramenait les modes de là bas : le rock, les joints, les voitures à customiser et bien entendu, chose qu'ils n'avaient eu à ramener de nulle part : l'alcool. Toutefois, je dois admettre que nous étions dans le sud de la France, et je ne sais pour quelles raisons (culturelles, sociales ?), l'alcool était moins présente ici qu'ailleurs, dans la France plus au nord notamment. Dans mon village, les éternels soudards qui terminaient le bal annuel, complètement cuits, étaient vraiment mal vu. Tout au plus, on aimait le pastis et l'été, on buvait des panachés. L'alcool était le fait de pilliers bien connus et bien identifiés.

C'est plutôt chez mon grand père maternel, dans le centre de la France, que je pouvais constater à quel point l'alcool était omniprésent. Mon grand père ne buvait pas, et avait une bien mauvaise image de ceux qui buvaient. Là bas, pour un village de 600 habitants, il y avait au moins cinq cafés. Je parle du début des années 80. Et chaque cafés avait ses habitués. Fait notoire, les cafés n'étaient même pas conçu pour recevoir une clientèle de touristes qui aurait tranquilement voulu boire une limonade en terrasse. Les terrasses n'existaient même pas. Lorsque je passais devant ces fameux cafés, toujours la même odeur : ce mélange de Ricard, de Gauloises maïs et de voix raucques. Ma première découverte de l'alcool, ce fut là, par curiosité. Je pris des bières qu'il y avait dans la cave, j'avais 12 ans, et je completait avec un peu de whysky. Cette sensation formidable et puissante de bonheur et d'énergie me marquera à tout jamais. Mais de 12 à 18 ans, je ne toucherai plus jamais à l'alcool.

Non, décidemment, je n'étais pas fait pour ça et rien ne m'y prédestinait.
La suite, plus tard : 2ème partie "Les premiers pas alcoolisés"

Des réactions : abstinenceparis@gmail.com


mercredi 19 mai 2010

Et si ? Mais non.

Journée difficile.
Je n'ai pas pu dormir hier, à peine deux heures ce matin. De féroces douleurs musculaires, ma tête dans un étau, mon foie aussi, qui se rebèle.
Lorsque je me suis décidé à me lever vers 07h, j'ai fait comme si. Préparé le petit déjeuné des enfants, les habiller, puis les conduire à la crèche et à l'école.
Ensuite, je me suis retrouvé seul. Avec le regain d'énergie du matin, c'est toujours plus difficile, parce que les "et si" reviennent :


- "et si N. m'appelait ce soir pour sortir, ce pourrait être l'occasion de faire la fête... et de boire"
- "j'ai toute ma journée, et si j'allais m'acheter des bières"
- "Il fait beau, et si je partait en vadrouille dans Paris, de bar en bar comme je faisais avant. L'aventure..."

Tout ces et si pour lesquels j'avais toujours une réponse positive qui reviennent à la charge.

Et si ? Mais pour l'instant... Mais non

Ps : cette après-midi, mal partout, comme si j'avais une grippe.

mardi 18 mai 2010

Cinq fois 24 heures...

Jeudi soir, cuite, la veille aussi. Décidé d'arrêter après d'autres tentatives qui n'avaient duré que quelques mois. Après aussi la fréquentation des AA qui m'avait mis un germe de début de volonté d'arrêter.

Ce fut aussi la vision du film : "un dernier pour la route" vendredi soir, comme une coïncidence qui venait faire écho.

Et cette conclusion là, à laquelle je suis arrivé vendredi matin, encore hagard de la cuite de la veille : "Je ne pourrais jamais entammer quoi que ce soit avec quelques chances d'aboutir si je continue à boire".

Pourtant, j'ai une belle situation, de beaux diplômes que certains envient, une femme formidable et deux enfants tout aussi formidables. J'ai 32 ans, j'ai pu atteindre tout les objectifs que je m'était fixés pour l'horizon de ma trentaine, mais là... plus rien. Seulement l'alcool, ses mensonges et les tricheries que ça implique.

Récemment aussi, ce fut la prise de conscience du fait que l'alcool détruisait réellement mon organisme.
Je redécouvre des sensations désagréables que j'avais connu lors de mes précédents arrêts : impossible de m'endormir correctement depuis trois jours, goût dans la bouche désagréable, un peu comme lorsqu'on arrête de fûmer, une espèce de mal de tête, comme si les vraies sensations reprenaient leur droit. Et ces moments, ces moments courts pendant lesquels l'envie se fait fulgurante. Ce peut être suite à une contrariété, ou lors de l'évocation d'un souvenir, d'une sensation d'ivresse. Ca dure une dizaine de secondes, c'est vraiment puissant et là, je sens qu'à chaque fois, je peux tout remettre en oeuvre pour aller m'acheter de quoi boire. Là, je sens qu'à chaque fois, tout peut basculer en quelque secondes, et que quelque soit le programme de la journée, les obligations, tout peu repartir sur une seule priorité : l'alcool. Alors dans ce cas, je me remémore trois choses :
- le fait que de toute les manières, je ne retrouverai pas le bien être du début
- la décision de ne plus revivre tout ça
- l'intime conviction qu'à terme, ce n'est pas la solution
Alors ma foi, je me calme un peu, remet mon envie en perspective, et tente de continuer mon chemin sans alcool.
Toutefois, je m'apperçois d'une chose : le fait qu'avoir arrêté bien des fois avant celle-ci est trés instructif pour cette fois-ci. Je me rappelle de certaines sensations et de certaines erreurs qui m'ont imanquablement faite chuter. Je tente alors de mettre à profit tous ces échecs.
Mais ceci dans une philosophie d'AA : ok, là c'est dur, mais je procède par 24h. En espérant accumuler ces 24h.
Alors depuis jeudi, plus rien. Pas d'alcool. Pour l'instant, déterminé. On va bien voir.